L'Iran voit sa monnaie tomber à un niveau record dans le contexte des manifestations antigouvernementales
La monnaie iranienne est tombée à un niveau historiquement bas par rapport au dollar dimanche, alors que les manifestations antigouvernementales à l'échelle nationale en sont à leur troisième mois. L'échec des négociations visant à rétablir l'accord nucléaire de Téhéran a également nui à la valeur du rial.
Les traders de Téhéran échangeaient le rial à environ 370 000 pour un dollar dimanche, contre 368 000 jeudi. La monnaie iranienne s'échangeait à 32 000 rials pour un dollar au moment de l'accord nucléaire de 2015 qui a abandonné les sanctions internationales en échange de contrôles stricts sur le programme nucléaire iranien.
L'Iran est en proie à des protestations à l'échelle nationale depuis septembre. Les manifestations ont éclaté à la suite de la mort de Mahsa Amini, 22 ans, détenue par la police des mœurs du pays. Elle avait été arrêtée par cette force pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes par la République islamique. Le statut de la police des mœurs reste flou après que le procureur général de l'Iran, Mohamed Jafar Montazeri, a déclaré la semaine dernière que cette force avait "fermé". Les médias d'État iraniens ont pris leurs distances par rapport à l'affirmation de Montazeri.
Les manifestants ont concentré une grande partie de leur colère sur le maintien de l'ordre autoritaire du pays et le pouvoir profondément enraciné de son clergé islamique. Mais le mauvais état de l'économie iranienne est également un autre facteur à l'origine des protestations, la flambée des prix, le chômage élevé et la corruption étant des plaintes courantes parmi les manifestants.
Depuis des mois, le gouvernement iranien tente de faire croire que des nations étrangères sont à l'origine des troubles, mais il n'a fourni aucune preuve à l'appui de cette affirmation.
À ce jour, au moins 485 personnes ont été tuées et plus de 18 200 autres arrêtées lors des manifestations et de la violente répression des forces de sécurité qui a suivi, selon Human Rights Activists in Iran, un groupe qui surveille les manifestations. Vendredi, l'Iran a déclaré avoir exécuté la première personne condamnée pour un crime qui aurait été commis pendant les manifestations. Au moins 12 autres manifestants ont été condamnés à mort par les tribunaux iraniens depuis le début des manifestations, selon les données enregistrées par HRNA.
Les efforts visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien sont au point mort depuis des mois. Les États-Unis et l'Union européenne ont depuis imposé de nouvelles sanctions à Téhéran pour sa répression des manifestants et sa décision de fournir à la Russie des centaines de drones pour sa guerre contre l'Ukraine.
La semaine dernière, l'Iran a commencé la construction d'une nouvelle centrale électrique. Le mois dernier, les autorités iraniennes ont déclaré qu'elles avaient commencé à produire de l'uranium enrichi à un degré de pureté de 60 %, ce qui constitue une courte étape technique avant d'atteindre des niveaux de 90 % pour la fabrication d'armes.
Source : Global News